Wednesday, May 30, 2018

L’intention du Bodhisattva


Voici une très belle question : « suis-je sur le bon chemin ? » Le simple fait de se la poser signifie que l’on est déjà sur le bon chemin, car ce dernier commence par cette même question, que la plupart des gens ne se posent même pas. Ils se contentent de chercher à satisfaire leurs désirs, désirs qui leur ont été mis en tête par la société : argent, relations sentimentales… Et tout particulièrement les relations sentimentales, qui semblent être une véritable religion d’État où que ce soit. On cherche aussi à avoir un statut, la célébrité et la richesse. On court après. Puis un beau jour, on est surpris de voir que toutes ces choses s’écroulent et qu’elles ne nous ont pas apporté le bonheur tant espéré.

Shakyamuni avait perçu la nature véritable de la souffrance et il n’était donc pas surpris. À l’origine, son entourage avait tenté de lui cacher l’existence de la souffrance, de la vieillesse et de la mort.
Il est dit que par la suite, les Dieux s’inquiétèrent et furent pris d’angoisse : ils ne voulaient pas que l’incroyable potentiel de Shakyamuni soit gaspillé. En effet, il avait le potentiel d’atteindre l’éveil.

À la naissance de Shakyamuni, l’astrologue présent parla ainsi : « Cet homme deviendra soit un grand empereur soit un Bouddha. » Naturellement, le père de Shakyamuni, qui était roi, n’avait pas intérêt à ce que son fils devienne un Bouddha. Il voulait qu’il prenne sa succession et que lui aussi devienne un grand monarque.
Par conséquent, la vie de Shakyamuni devint une fête constante. Il était entouré de plaisirs et de luxe, car à sa naissance, on avait prédit que le jour où il découvrirait l’existence de la souffrance, il choisirait la voie de l’éveil, de la Bouddhéité. C’est pour cette raison que tout fut tenté pour protéger le jeune Shakyamuni des réalités de la souffrance, de la maladie et de la mort, afin d’écarter ces vérités de son chemin.

Puis un jour, il réussit à quitter le palais dans lequel il avait passé toute sa vie. Il constata alors l’existence de la vieillesse, de la souffrance et de la mort. Il demanda alors à son serviteur : « Est-ce que cela va m’arriver à moi aussi ? » Il est dit qu’alors, le serviteur s’apprêtant à mentir, les dieux qui observaient l’échange le forcèrent à dire la vérité. C’est ainsi qu’ils lui firent dire : « Oui, vous vieillirez, puis viendront la souffrance, le déclin et la mort. »

Le soir même, il quitta le palais, ayant pris conscience que toute l’abondance et les plaisirs constants de son quotidien représentaient une illusion totale. Son souhait devint alors de transcender toutes les illusions, les racines de la souffrance, les désirs. Et tel est le tout dernier désir : celui de s’éveiller.
Cette envie devint si forte en lui qu’elle atteignit son paroxysme quand il prit l’incroyable décision de s’asseoir sous l’arbre de la Bodhi jusqu’à connaître l’éveil total. Il voulait trouver la nature véritable de l’existence. Il resta assis sous l’arbre pendant 49 jours. À la fin desquels il atteignit l’éveil.

Tel est l’ultime désir, le plus fabuleux, le plus élevé : vouloir comprendre la nature véritable de l’existence et ne plus se laisser leurrer par les drames shakespeariens. Si vous voulez trouver la vérité, vous devez le vouloir de tout votre être.

Si vous voulez la compassion, vous devez être présent dans l’instant, car à vrai dire, chaque moment vous donne l’opportunité de faire preuve de compassion. Et il y a 1 million de façons de le faire.

Si vous traversez le métro sans un centime en poche, vous pouvez toujours appeler les Bouddhas et leur dire : « Je vous demande d’éveiller toutes les âmes de ce métro instantanément. »

Cette prière, cet appel, est l’expression d’une compassion incroyable. Si vous ressentez la vraie souffrance des êtres qui vous entourent et que vous considérez qu‘il s’agit d’une expérience personnelle, quelque chose qui vous force à réagir, vous avez le sentiment qu’il vous faut passer à l’acte. Alors, mentalement, adressez-vous ainsi aux Bouddhas :

« J’invoque tous les Bouddhas du passé, du présent et de l’avenir (cela en fait beaucoup). Je vous demande d’éveiller et de bénir tous les êtres sensibles de l’univers. » Faites cela en silence, dans votre tête et dans votre cœur. C’est un acte capital que vous accomplissez.

Vous êtes en train de ressentir l’univers qui vous entoure et qui grouille de vie à des milliards de niveaux, chaque être faisant des efforts, évoluant, souffrant, rejetant la douleur et voulant le bonheur. Vous pouvez ressentir tout cet univers rempli de formes de vie et faire une prière au nom de chacune d’entre elles en demandant leur bonheur. C’est énorme.

Et tous les Bouddhas, quand vous ferez pareil acte, vous regarderont et répondront. Ils déverseront leur approbation sur vous et accorderont les bénédictions que vous avez demandées.
Il s’agit là d’un travail sacré. Avancer ainsi dans sa vie signifie que l’on est en chemin, que l’on veut s’éveiller et que l’on veut la fin de la souffrance pour tous les êtres sensibles. Ce chemin est le bon, il n’y en a pas d’autres. Il en va ainsi. Si vous comprenez cela, vous avez tout compris.

Si vous vivez ainsi, tous les Bouddhas viendront à votre aide. Toutes les portes et toutes les situations s’ouvriront à vous, vous recevrez tout le soutien nécessaire, car telle est l’intention du Bodhisattva. Et vous êtes déjà un Bodhisattva : votre intention le montre.

Aussi, méditez autant que possible pour éveiller votre conscience. 

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